Maîtrise Biologie des populations et des écosystèmes

Les sociopathies canines dans les groupes homme - chien

Mathias DUBREUIL / Maï GLEVAREC

1997 - 1998

Maîtrise Biologie des populations et des écosystèmes
Travail d'étude et de recherche
[illustration memoire Maîtrise]

[Version pdf - 1Mo]

Laboratoire d'accueil
Laboratoire de biologie Animale et Appliquée
Faculté des Sciences et Techniques, Université Jean Monnet - Saint-Etienne
Directeur
A. Blanc

Témoignage

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Sommaire

INTRODUCTION
1. VIE SOCIALE DU CHIEN
1.1. Etapes du développement du chiot
1.1.1. Période néonatale
1.1.2. Période de transition
1.1.3. Période de socialisation
1.1.4. Puberté
1.1.5. Troubles apparaissant durant l’enfance ou l’adolescence
1.2. Vie en meute
1.2.1. Hiérarchie sociale
1.2.2. Communication
1.2.3. Occupation de l’espace
2. SYMPTOMES DES SOCIOPATHIES
2.1. Facteurs déclenchant des sociopathies
2.2. Comportements centripètes
2.2.1. Comportements alimentaires
2.2.2. Comportements d'élimination
2.2.3. Couchage
2.3. Comportements centrifuges
2.3.1. Comportements agressifs
2.3.2. Comportements exploratoires
2.4. Comportements mixtes
2.4.1. Comportements sexuels
2.4.2. Comportement maternel
3. EVOLUTION ET THERAPIES
3.1. Evolution
3.2. Thérapies
3.2.1. Thérapies comportementales
3.2.2. Thérapies chimiques ou chimiothérapies
3.3. Entretien en consultation vétérinaire
3.4. Etude d’un cas clinique
3.4.1. Observations directes
3.4.2. Entretien avec les propriétaires (la mère et sa fille)
3.4.3. Diagnostic
3.4.4. Pronostic
3.4.5. Traitement
3.4.6. Discussion
CONCLUSION
Références bibliographiques

INTRODUCTION

L’éthologie, ou étude des moeurs des animaux, n’est prise en compte que depuis peu en pratique vétérinaire canine. Or, de nombreux propriétaires emmènent leur chien en consultation pour des problèmes comportementaux tels que les agressions ou les déprédations. Le chien (Canis familiaris), bien que domestiqué depuis longtemps (13000 ans environ), a conservé de nombreux comportements identiques à ceux de son proche cousin le loup (Canis lupus).

Les bases biologiques du comportement sont en partie héréditaires mais l’environnement et l’apprentissage interviennent aussi de façon considérable. On distingue différents types de comportement et chacun se subdivise en séquences qui représentent autant d’unités de base. Le comportement sera défini comme un ensemble de gestes et de postures, accomplis par un individu en réaction à une variation du milieu extérieur ou intérieur (Petit Larousse, 1991).

L’analyse du comportement doit tenir compte du développement comportemental du chiot, au cours duquel les phases de formation et de communication sont essentielles à la socialisation, c’est-à-dire à l’apprentissage des relations sociales entre chiens et humains. Toute perturbation durant la phase de socialisation aura des conséquences graves, et des troubles comportementaux apparaîtront chez les animaux dont le développement social aura été appauvri ou perturbé.

Actuellement le chien occupe une place considérable dans la famille occidentale. Certains de ses comportements sont considérés comme gênants par leurs maîtres. Mais peut-on à ce niveau parler de pathologie du comportement ? On considère comme pathologique tout comportement qui ne remplit pas sa fonction "normale" (biologique), c’est-à-dire  adapter l’animal à son milieu. Parmi les troubles du comportement du chien, on trouve les sociopathies qui s’expriment chez le chien adulte qui a été correctement socialisé. Un tel chien a grandi dans un environnement riche en stimuli et a appris les différentes règles de la vie de groupe (hiérarchie...). Ces pathologies sont les conséquences d’une structure sociale déséquilibrée au sein de laquelle les rapports de dominance se manifestent de façon ambiguë. En effet, les hommes sont assimilés par les chiens à des membres de leur meute et doivent donc avoir une position hiérarchique définie par rapport à leur animal. Si ce dernier n’est pas soumis à tous les membres de la famille, alors son statut sera remis en cause et il voudra conserver son rang de dominant en utilisant des comportements agressifs. Ces comportements ne permettant pas d’adapter pleinement l’animal à son milieu (la famille), ils seront considérés comme pathologiques.

Au cours de notre travail sur les sociopathies canines dans les groupes homme-chien, nous essaieront de rappeler les notions concernant le comportement social du chien, puis les symptômes des sociopathies et enfin les évolutions et les thérapies des sociopathies.
 
 

VIE SOCIALE DU CHIEN

Etapes du développement du chiot

Le chien, comme tous les Mammifères nidicoles prédateurs, est un animal dont le développement n’est pas terminé à la naissance. Il ne peut survivre que grâce à des soins attentifs des parents et un environnement structuré.

Le développement comportemental évolue principalement en 3 périodes qui se chevauchent, chacune rapportée à un système particulier : le système neurovégétatif (1 à 7 semaines), le système émotionnel (3 à 12 semaines), le système cognitif (5 semaines à 12 mois environ) (Rossignol, 1994). Chaque période présente de nombreux risques de "dérapages" pouvant conduire à des problèmes dans les relations intraspécifiques ou interspécifiques (homme-chien).

L’ontogenèse du comportement dépend notamment de la confrontation de l’individu avec des situations stimulantes adéquates pendant son jeune âge. L’individu est ainsi tributaire de l’influence de son environnement durant la première année de sa vie, afin que son comportement se déroule normalement.

Période néonatale

La période néonatale débute à la naissance et se termine au moment de l’ouverture des paupières (deuxième semaine). Durant cette période, le chiot est sourd, aveugle, peu mobile, et anosmique (sans odorat). A ce stade, seuls sont développés la sensibilité tactile et le sens gustatif. Le chiot passe pratiquement tout son temps à dormir. Les périodes d’éveil sont essentiellement occupées par la tétée, 7 à 8 fois par jour.

Durant cette période du développement, il y a maturation du système nerveux avec notamment une myélinisation antéro-postérieure des nerfs (Rossignol, 1994). Ceci explique que les pattes antérieures soient fonctionnelles avant les postérieures. Pendant ces deux premières semaines, les stimuli vont déclencher des réponses courtes de type réflexe.

Les réflexes primaires constatés chez le chiot dès sa naissance sont les suivants :

Le réflexe de fouissement
permet au chiot de se loger dans la région mammaire de la chienne. Le chiot arrête de ramper lorsque son museau touche la mamelle. Ce réflexe disparaît vers 15-20 jours. Il peut être mis en évidence en présentant au chiot une main à demi fermée, dans laquelle il vient blottir son museau.
Le réflexe labial
conduit à la succion des mamelles et disparaît aussi vers 15-20 jours. Il peut être provoqué en touchant les lèvres du chiot, qui va alors téter le doigt présenté.
Le réflexe périnéal
correspond à la provocation de miction et la défécation par la mère, qui lèche l’abdomen et la région péri-anale. En effet, le chiot n’a pas encore le contrôle de ses sphincters et ne peut déféquer sans l’aide de sa mère. On peut déclencher ce réflexe en massant doucement avec du coton imbibé d’eau tiède l’abdomen du chiot. Ce réflexe disparaît vers l’âge d’un mois.

Période de transition

Elle a lieu entre le 14ème et le 21ème jour, depuis l’ouverture des paupières, jusqu’à l’apparition de l’ouïe. L’animal est toujours sourd, voit peu, et commence à remuer beaucoup ; il s’ouvre au monde extérieur. La transmission nerveuse devient plus efficace, et l’apparition de contrôles supérieurs explique la transformation des réponses primaires en réponses "volontaires". La vision va ensuite modifier le mode d’orientation des chiots, et le sens tactile va perdre sa prééminence.

Durant cette période, les chiots commencent à explorer les alentours du nid. Leur mode exploratoire est alors essentiellement gustatif. Ils commencent à grogner et à aboyer.

Période de socialisation

La période de socialisation débute avec l’apparition de l’ouïe qui est mise en évidence par l’obtention d’une réaction généralisée chez le chiot lors de la production d’un bruit intense. Il s’agit du réflexe de sursautement. Cette période se termine vers l’âge de trois mois. Les comportements du chiot vont progressivement laisser place aux comportements adultes, avec notamment l’apprentissage du comportement social et du comportement exploratoire. Les organes sensoriels sont fonctionnels. L’animal perçoit et mémorise les informations fournies par l’environnement. Il réagit de façon adaptée et apprend à communiquer. Il est donc très important de créer, très tôt, autour de celui-ci, un environnement riche en stimuli et en situations diverses.

A l’âge de 6-8 semaines, le chiot est en pleine phase d’imprégnation : tout ce qu’il voit, perçoit et apprend est marqué en lui comme une empreinte. Il pourra reconnaître sa propre espèce et se socialiser à celles qu’il côtoie. Ceci est d’autant plus important que c’est à cet âge que les chiots sont adoptés par une famille humaine.

Cette période comprend deux événements importants :

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Figure 1 : Attraction sociale, socialisation et peur
(d’après Fox cité par Chanton, 1991)

La phase d’attraction (figure 1) montre l’interaction du chiot avec le milieu extérieur. Le chiot est attiré par tout ce qui bouge, qu’il s’agisse d’individus de son espèce ou d’une autre quelle qu’elle soit. A ce moment, le chiot apprend et mémorise les caractères spécifiques et non individuels.

La phase d’aversion (recul, fuite et peur) débute dès la cinquième semaine. Le chevauchement de ces deux phases correspond à la phase sensible.

Vers la quatrième semaine, les chiots vont commencer à jouer. Ces jeux conditionneront leurs attitudes futures. Ceux-ci et l’exploration des alentours, permettront de développer et d’organiser des réponses comportementales. Des actes vont être associés, articulés, pour composer la structure fonctionnelle élaborée qu’est la séquence comportementale. L’acquisition du "signal d’arrêt" d’un comportement semble l’un des événements majeurs de la période de socialisation : le chiot va acquérir la capacité d’interrompre le combat en fonction des signaux extérieurs (cris du partenaire, grognements de la mère). Ainsi, lors de l’apprentissage de la "morsure inhibée", le chiot mordu crie, pour faire lâcher prise à l’autre ; la mère sanctionne alors le chiot mordeur, lui apprenant ainsi à contrôler l’intensité de sa morsure.

Vers 5-6 semaines, le jeu s’intensifie, et les chiots testent les différentes attitudes corporelles caractéristiques de l’adulte. C’est ainsi qu’ils découvrent au cours des combats simulés, les attitudes de dominance et de soumission, indispensables à la communication intraspécifique normale. Ainsi, le chiot va passer d’un attachement de la mère, au groupe social.

Toutes les observations concordent pour considérer la 7ème semaine comme une période très importante dans le développement social du chiot. A ce moment se trouvent réunies les conditions idéales pour aborder la seconde partie de la socialisation, dite inter-spécifique. A cet âge, le chiot peut identifier une autre espèce et apprendre à communiquer avec elle. Le chien adulte évitera le contact avec les espèces qu’il n’aura pas connues durant cette période.

Puberté

La puberté a lieu quand les chiots atteignent leur maturité sexuelle. Il y a rupture du lien d’attachement, par l’acquisition du contrôle des conduites sexuelles des mâles et de l’utilisation de l’espace. La mère va chasser les jeunes mâles, en séparant les lieux de couchage, en interdisant l’approche, puis en marginalisant les chiots. Le détachement aura lieu plus tardivement pour les jeunes femelles. La hiérarchie du groupe se met donc progressivement en place. Elle est définitivement établie vers 4 mois (Queinnec, 1981).

Troubles apparaissant durant l’enfance ou l’adolescence

Les sociopathies correspondent à des troubles du comportement imputables à des problèmes hiérarchiques chez le chien adulte socialisé correctement. Cependant, si au cours de l’ontogénèse du comportement certaines périodes se déroulent mal, le chien présentera différentes pathologies. Ces affections et les sociopathies possèdent des caractéristiques communes. Il faut donc être attentif et ne pas les confondre. Parmi ces pathologies, on trouve le syndrome d’hypersensibilité-hyperactivité (HS-HA) induit par un détachement précoce du chiot de la mère (vers 4 à 5 semaines). A l’inverse, l’anxiété de séparation correspond à une absence de la phase de détachement, la mère étant remplacée par le propriétaire. Le syndrome de privation sensorielle est une autre pathologie due à un développement en milieu hypostimulant. On peut aussi rencontrer des chiens incontrôlables qui n’auront pas acquis les conduites sociales nécessaires pour la vie en groupe. On parle alors de dyssocialisation primaire.

Vie en meute

Pour mieux comprendre les relations entre le chien et ses maîtres, nous allons décrire les différentes règles de la vie sociale des meutes. Les meutes de loups et de chiens ont des structures sociales assez proches, et de nombreux comportements décrits chez l’un ont été observés chez l’autre.

Hiérarchie sociale

Le loup (Canis lupus), est une espèce vivant en meute, à noyau familial fortement structuré, dirigé généralement par un couple dominant, appelé alpha (Le Frapper, 1993). Ce couple se trouve au sommet d’une hiérarchie des mâles et d’une hiérarchie des femelles, au sein desquelles chaque animal a une position strictement établie. Ce couple occupe une position centrale au sein du groupe, et bénéficie d’une priorité pour la reproduction, la nourriture, et les meilleurs endroits de repos. Les individus soumis à tous les autres sont appelés oméga (figure 2)

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Figure 2 : Hiérarchie dans une meute de loups (d’après Giffroy, 1987)

Lien de dominance stricte
Lien de dominance
(interactions agressives rares)
L’organisation hiérarchique est très stable et est maintenue par de nombreuses interactions (compétition, coopération) entre les membres de la meute. On trouve ces deux relations exacerbées dans la hiérarchie de domination des loups.

Un des aspects les plus intéressants de cette hiérarchie est son impact sur les individus. En effet, l’existence individuelle est structurée par l’ensemble de cette organisation sociale globale. Ainsi, les combats sont rares et sont remplacés par un large éventail de communication préventive. Les postures de dominance et de soumission, rappelant la position des intervenants, contribuent à une intégration sociale harmonieuse. La subordination (ordre établi entre les individus) permet donc la stabilisation et la formalisation des relations de compétition.

Le comportement de soumission est un des facteurs essentiels à cette harmonie. Lorenz (cité par Le Frapper, 1993) a spécifié que ce comportement est en fait une attitude de non agression rituelle très réglée. La ritualisation est un comportement initial transformé en outil de signalisation. Ainsi, l’animal soumis éloigne ses facultés offensives, voire ne regarde même pas son adversaire. La soumission est donc un effort d’intégration sociale. Son rôle stabilisateur suppose un feed-back réciproque des partenaires : elle ne peut se développer chez l’inférieur que si le supérieur montre de la tolérance. Si le supérieur n’est pas tolérant, et qu’il menace l’inférieur, ce dernier tentera de fuir ou de se défendre, et présentera tous les signes du stress social.

La dominance prend deux aspects dans la meute : le leadership et le privilège. Dans les situations de compétition, la domination prend la forme d’un privilège, car le dominant réclame ce qu’il désire, et l’obtient. Le leadership est aussi spécifique du mâle alpha. Chaque loup peut intervenir lors de situations calmes (le jeu par exemple). En revanche, seul le leader aura l’initiative des actions plus importantes telles que la chasse ou la défense du territoire. Pour assurer la stabilité du groupe, le leader doit obtenir l’allégeance de tous ses membres. Celle-ci est obtenue par des interactions entre le dominant et les différents membres du groupe. Ces derniers dépendent du leader pour la direction de la meute.

Ainsi, dans cette structure hautement organisée, les règles interactives de procédure maintiennent sa stabilité, tout en permettant son renouvellement. Ceci suppose des changements réglés dans les liens entre les individus au sein de la structure sociale. Pour préserver son statut, un loup doit donc constamment affirmer sa position hiérarchique. Si la société est perturbée, alors de fortes compétitions et conflits ont lieu en guise d’affirmation du statut. Il existe donc une zone de flexibilité rigoureusement limitée. Grâce à cette fluctuation des relations dans le groupe la hiérarchie est maintenue. Il faut un nombre minimum d’individus pour que la hiérarchie soit assez rigide et donc que la meute soit stable. A l’inverse, plus grand sera le groupe, plus grande sera la compétition pour la nourriture, la reproduction, le leadership, ou la domination. De ce fait, il semble que cette compétition sociale soit la limitante majeure à l’extension du groupe.

Les conditions de vie du chien domestique (Canis familiaris) ne lui permettent pas de former des meutes d’une taille suffisante pour constituer un système hiérarchique aussi complexe que celui du loup (Chanton, 1991). Néanmoins, on observe dans de nombreuses circonstances une tendance à mettre en oeuvre une hiérarchie comparable. La domestication ayant modifié les stimuli sociaux, les signaux exprimant la dominance et la soumission sont similaires chez le loup et le chien, bien que présentant différentes modifications. Une hiérarchie s’installe normalement entre l’homme et son chien, et ce dernier doit être soumis à son maître représentant l’individu alpha, ainsi qu’aux différents membres de la famille.

Communication

Qui dit ordre social, suppose une capacité des membres du groupe à communiquer. On peut définir la communication comme étant l’émission d’un signal (de manière passive ou active) influençant le comportement de l’animal récepteur. Les signaux émis ont comme support physique tous les moyens pouvant être perçus par le biais des organes des sens.

La communication visuelle est la principale forme de communication hiérarchique (Giffroy, 1987). Elle comprend les postures corporelles, les mimiques faciales, et les activités gestuelles. Toute une série d’organes ou de régions du corps interviennent : la tête, les oreilles, le regard, la queue... Tous ces éléments peuvent servir de signal visuel à tel point qu’il a été établi une "anatomie sociale" du chien.

La communication posturale a une importance toute particulière en ce qui concerne la mise en place des rapports dominant/dominé, et permet d’éviter de nombreux combats. Il est important de connaître les signaux exprimant la dominance et la soumission chez le chien, de même que les gestes et attitudes par lesquels l’homme peut affirmer sa dominance par rapport au chien. Ainsi, un chien dominant adoptera classiquement une posture dressée, la queue au dessus de l’horizontale et les oreilles droites. En revanche, un individu soumis aura les membres rapprochés, légèrement fléchis, la queue entre les pattes postérieures et les oreilles couchées à l’arrière. Ceci est représenté sur le schéma suivant :

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Figure 3 : Soumission chez le chien (Chanton, 1991)

Parmi les signaux visuels, figurent un certain nombre de comportements ritualisés. Par exemple, un chien peut apprendre que certains comportements qu’il présente lorsqu’il est malade entraîne un regain d’attention de la part du maître. Ces comportements peuvent alors devenir des signaux de demande de soin par ritualisation.

La communication olfactive est elle aussi importante. Elle intervient grâce aux phéromones contenues dans l’urine et les selles. Ces émissions sont renforcées par des signaux visuels, par exemple le chien qui lève la patte pour uriner. Cette posture à elle seule va stimuler l’observateur, qui vient immédiatement humer, et répond en urinant au même endroit. L’emplacement du message, tel que la hauteur où l’urine est émise, semble aussi jouer un rôle important. La communication sonore contribue aussi à la cohésion du groupe de par son caractère d’échange à distance.

Occupation de l’espace

L’instinct de territoire et sa défense, peuvent interférer avec l’organisation des hiérarchies de domination. En général, les étrangers sont chassés ou relargués au plus bas de la hiérarchie. L’instinct, le sens du territoire, apparaissent au moment de la puberté.

Le territoire est la portion du domaine dans laquelle le ou les habitants s’opposent par des comportements agonistiques ou par des signaux (urine, fèces, chants, phéromones...) à l’intrusion de tout individu de la même espèce. Un comportement agonistique est un comportement qui permet de résoudre un conflit avec un autre animal. Il peut prendre différentes formes : la menace, la fuite, le combat, le retrait, ou une attitude d’apaisement ou de soumission.

Wasser et Willey (cités par Pageat, 1990) ont substitué la notion de champ territorial a celle de territoire. En effet, le territoire est décrit dans le cas d’espèces solitaires et les champs territoriaux sont plus adaptés pour décrire l'occupation de l'espace par des animaux vivant en meute. Ils permettent une part de variation individuelle tout en conservant un territoire global pour la meute.

On distingue trois types de champs :

L'extension, l'intersection ou la réunion de ces différents champs est fonction de l’état physiologique (émotionnel) et du rang social du chien. Le schéma suivant montre le cas d'une situation idéale où les champs d'isolement et d’activité consacrés à la nourriture du chien sont excentrés de ceux de son maître. Des champs d’activité en commun existent et permettent des relations socio-affectives.

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Figure 4 : Situation idéale de répartition des différents champs
entre le propriétaire et son chien (d’après Pageat, 1990)

SYMPTOMES DES SOCIOPATHIES

Grâce à de nombreuses manifestations comportementales, on pourra déterminer la position hiérarchique obtenue par le chien dans la famille meute. Nous allons voir ce qui peut déclencher les sociopathies puis les comportements permettant l'expression du statut social du chien. Nous avons classé ces comportements selon les catégories utilisées par Pageat (1995).

Facteurs déclenchant des sociopathies

Les Carnivores domestiques occupent au sein des familles une place très particulière et jouent parfois un rôle équivalent à celui d’une personne. Le chien est un Mammifère social qui entretient avec son maître des relations très profondes qui ne sont pas sans rappeler celles qu’il lie avec ses congénères. Il faut cependant se garder de confondre la qualité des relations affectives entre l’animal et son maître, avec son rôle social : ainsi on rencontre des chiens maltraités qui sont indispensables à certains équilibres familiaux fragiles (Patronek, 1997).

Il est important de pouvoir communiquer avec son chien. Or les hommes possèdent une particularité dans l’art de la communication : le langage. Le chien n’y ayant pas accès, il est nécessaire de s’adapter à son mode de communication, et de connaître les signaux exprimant la dominance et la soumission, ainsi que les gestes et attitudes par lesquelles l’homme peut se positionner en tant que dominant par rapport à son chien. Une fois la communication homme-chien comprise, les réponses de l’animal doivent être renforcées de façon positive ou négative, c’est à dire récompensées ou punies.

Les sociopathies sont des états pathologiques de l’adulte dans lesquels l’organisation du groupe social est altérée par des fluctuations des repères hiérarchiques. Elles ne sont pas imputables au chien seul, et sont en fait la manifestation d’un dysfonctionnement de la communication. Il importe donc de rétablir une communication correcte entre l’homme et l’animal, basée sur une meilleure connaissance du comportement social "normal" du chien.

On observe que le chien est très proche de l’homme (les animaux ont accès à toutes les pièces de l’habitation, certains dorment dans la chambre ou dans le lit des propriétaires, ils mangent à leur table...). Une conséquence de cette proximité, est que certains sujets deviennent trop attachés et trop dépendants de l’homme. L’animal de compagnie bénéficie souvent d’un statut d’être humain (l’image que beaucoup se font de leur animal est une image anthropomorphique : ils lui attribuent des pensées, des intentions, des capacités et des raisonnements humains...) (Paolino, 1990). Tout cela s’accompagne d’une insuffisance d’informations sur les conséquences possibles de pareilles attitudes : au lieu de punir, on cherche à "raisonner" ; plutôt que de dominer, on tente de "calmer" l’animal, en s’imaginant "négocier" ainsi une entente. Or, l’animal interprète les attitudes humaines selon ses propres schémas et peut les considérer comme autant de démissions ou de soumissions. L’homme, certain de s’être exprimé clairement, aura facilement tendance à sanctionner le chien si la conduite de celui-ci tend à lui démontrer qu’il refuse d’obéir. Le chien n’aura pas compris mais il utilisera un rituel de soumission adapté à l’attitude menaçante de l’homme. Un des rôles du rituel en tant que système de communication est d’aboutir à la diminution du caractère ambigu d’une situation. De nombreux conflits trouvent leur origine dans l’interprétation erronée de l’expression des rituels. Le cas le plus fréquent est sans doute celui du propriétaire confondant un rituel de soumission avec un sentiment de culpabilité chez le chien (Muller, 1995). Ainsi s’installe les malentendus dans la communication et l’éducation, et des erreurs de position hiérarchique, dont les conséquences peuvent être graves. L’agressivité de dominance a pour origine une méconnaissance de la hiérarchie au sein de laquelle le chien cherche à trouver sa place. Elle est souvent facilitée par une trop grande tolérance des maîtres.

Dès son acquisition, le chiot doit être placé au bas de la hiérarchie familiale. Il devra être remis à sa place à chaque tentative de dominance.

Comportements centripètes

  Ces comportements ont trait à la vie sociale, et permettent de situer la position hiérarchique du chien telle qu’il la perçoit.

Comportements alimentaires

Dans une meute, l'alimentation (de la chasse jusqu'à l'ingestion) est gérée par le mâle dominant. Une fois la proie tuée, le mâle alpha va se nourrir selon l'ordre de préséance, c'est-à-dire le premier, de manière très lente en repoussant, parfois très violemment, les individus s'approchant de la nourriture. Il a ainsi accès à volonté à la nourriture. Une fois qu'il sera repu, les autres membres pourront disposer de la proie selon leur ordre de dominance. Les individus oméga, quant à eux, se nourriront très rapidement, le plus souvent à l'abri du regard des autres puis se désintéresseront des aliments.

Dans une famille, le repas du chien et de ses maîtres sera le reflet, comme dans une meute sauvage, du statut de l'animal. Dans un cas classique de sociopathie, le chien mange juste avant ses maîtres. En présence de celui-ci, la motivation du chien augmente et sa vitesse d'ingestion diminue. Il lève régulièrement la tête de sa gamelle et regarde autour de lui ; il est décrit comme étant un chien qui "déguste". Il grogne si on essaye d'approcher sa gamelle. De plus, ce chien quémande régulièrement de la nourriture pendant le repas des maîtres, grognant s'il n'obtient pas ce qu'il désire. Il appuie ses demandes en présentant différentes postures, par exemple une patte posée sur la cuisse des personnes attablées. S'il arrive à ses fins, le chien interprète cette action de manière à renforcer sa position de dominance. En effet, il peut avec succès interrompre le repas de ses maîtres, concession hiérarchique très importante. Pour positionner le chien en tant que soumis, il est préférable de limiter la durée de son repas à une dizaine de minutes et dans un lieu où personne ne le regarde et à un moment de la journée différent du repas des maîtres (de préférence juste après). Ainsi, le chien soumis mange rapidement et en cachette, s'interrompant si le maître pénètre dans la pièce. Il est décrit comme un "glouton". S'il tente d'interrompre le repas de ses maîtres, il est sévèrement réprimandé. Il semble que l'éducation du chien de campagne soit la mieux appropriée, le chien se nourrissant des restes du repas des maîtres.

Comportements d'élimination

La miction et la défécation n'ont pas seulement un rôle physiologique d’excrétion. Elles sont aussi utilisées dans un but de communication olfactive et visuelle de marquage du territoire (utilisation de phéromones). Le marquage du territoire est aussi une prérogative du dominant. Celui-ci dépose selles et urines dans des lieux stratégiques bien en vue, et sur les lieux de passage. De plus, lors de la miction, le mâle alpha lève la patte pour renforcer sa position, et cela quand d'autres individus le regardent. Lors de l'élimination, on note une séquence comportementale caractéristique : flairage du sol, élimination et grattage (Lemond, 1983).

Le chien domestique utilise de tels signaux lors de la miction (figure 5)

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Figure 5 : Les différentes postures d’élimination d’urine chez le chien en fonction du sexe et de la signification sociale (Dramard et Hannier, 1997)

Dans le cas d'un chien dominant, il sera fréquent de trouver des selles sur un support visible en hauteur (chaises, accoudoir de fauteuil), sur un lieu de passage (hall, salon) : ce sont des déjections sociales. De même, l'urine sera déposée sur des objets verticaux (chambranle d'une porte), bien en vue et en petite quantité.

Chez le dominé il n'y a pas d'utilisation de déjections pour le marquage du territoire, ce rôle étant laissé au chef de meute.

 

Couchage

Comme nous l'avons déjà vu, le territoire joue un rôle particulièrement important, notamment quant à la localisation du lieu de couchage. En effet, un chien dominant choisira l’endroit où il veut dormir. Il s'agira le plus souvent d'un lieu stratégique ou spécifique (chambre), ou permettant de contrôler le passage, par exemple dans un couloir. De plus, il gardera ce lieu, se l’appropriant et le considérant comme exclusif. Nous avons vu le cas d'un couple dont le mari ne pouvait plus pénétrer dans la chambre à coucher si le chien s'y trouvait déjà. De plus, l’animal ne voulait plus sortir de la pièce et la gardait de manière très agressive. Le fait que le chien puisse contrôler le territoire en choisissant la position de son champ d’isolement est encore un des symptômes de sa position de dominance. La présence de l'animal dans le lit du propriétaire est représenté par le chien comme le contrôle de la zone centrale de la meute. Le problème est aggravé quand le chien est sexuellement mûr.

Comportements centrifuges

Il s'agit de comportements entraînant la modification de l'environnement, soit directement (agression), soit en recueillant des informations pouvant modifier la représentation que le chien a de celui-ci (comportement exploratoire).

Comportements agressifs

L'agression constitue, du fait de sa fréquence et de la gravité de ses conséquences, le problème comportemental majeur du chien. Elle correspond à tous les comportements utilisés pour intimider ou blesser un autre organisme (excepté la relation proie-prédateur) (Rasa, 1990). C'est donc un comportement animal non spécifique à l'espèce canine. Chez le chien, on peut déterminer cinq types d'agression.
Agression hiérarchique

Il s'agit de comportements déclenchés lors de compétition hiérarchique, c’est à dire lorsque la position sociale d'un individu est remise en cause par un subordonné. Dans les groupes homme-chien, ce type d’agression se manifeste dans trois cas : lorsque le maître émet un signal de dominance et force le chien à adopter une attitude de soumission, lorsque le chien émet une attitude de dominance et que l’homme ne répond pas à la manière d’un soumis, et lorsqu’il y a compétition entre l’homme et le chien. La séquence de la phase d’agression se déroule comme suit chez le chien se considérant comme dominant.

On trouve dans un premier temps une phase d'intimidation où le chien présente une piloérection, les oreilles et la queue dressées, les membres raides, les babines retroussées découvrant les crocs. Le chien émet de plus des grognements. Toutes les productions sonores et gestuelles ont pour but d’intimider suffisamment l’adversaire afin d’obtenir sa soumission, ce qui aura pour conséquence directe d’éviter le passage à l’acte.

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Figure 6 : Posture de menace chez un dominant
(d’après Le Frapper, 1993)

La deuxième phase est l'attaque. L’intensité et les effets de la morsure peuvent varier selon la cause déclenchante. Ensuite, s'effectue la phase d'apaisement : le vainqueur s’approche de celui qui vient de se soumettre et le mordille, le lèche, lui pose une patte antérieure sur une partie de son corps (son encolure s'il s'agit d'un autre chien), et parfois le chevauche. Les propriétaires à ce propos disent que le chien a compris qu'il a mal agi et vient se faire pardonner. Le fait que l'attitude d'apaisement soit souvent le léchage de la plaie vient renforcer cette opinion. Lors de la phase d'attaque, le chien charge son adversaire et, s'il s'agit d'un autre chien, tente de mordre la face dorsale de son encolure et le force à se coucher. S'il attaque un homme, il tentera de mordre ce qui passe à porté de sa mâchoire (le plus souvent, ce sera la main ou l'avant bras). Le chien possède deux sortes de morsure : s'il est clairement installé dans un statut de dominant, il se contentera de faire le geste de mordre, mais sans vraiment serrer. Les propriétaires disent qu’il "pince" plus qu'il ne mord. Le chien se contente de réaffirmer son statut, ce qui suffit généralement à faire peur à ses propriétaires, et à stopper la confrontation, renforçant ainsi sa position de dominant. Ce comportement peut être observé chez le vétérinaire, où le chien affirme sa position en mordillant les chevilles des personnes étrangères. En revanche, dans le cas d'une compétition (challenge) où les statuts de chacun sont peu clairs, le chien mord en serrant pour montrer sa force et "gagner" le combat. C'est dans ce cas que les blessures infligées sont les plus graves. Chez le chien sain, la morsure s’arrête lorsque l'adversaire se soumet.
Agression par irritation

Ce type d'agression est déclenché par la douleur, les privations (faim, soif), les frustrations (punition d’un acte habituellement récompensé), la persistance d'un contact physique après que les signaux d’arrêt de contact aient été émis. La séquence d'agression est ici très caractéristique de la position hiérarchique du chien par rapport à l'agressé. S'il s'agit d'un chien dominant, la morsure suit de très près l'intimidation. Elle est brève et répétée, accompagnée de grondements, et souvent infligée en secouant l'adversaire. La morsure est suivie d'une nouvelle phase de menace. L'apaisement ne survient que lorsque le vaincu s'est retiré plus loin. Le vainqueur vient alors le lécher puis s'en va.

Si l'agresseur est soumis, il a une position couchée, membres repliés, corps légèrement sur le côté, la tête et les oreilles dirigées vers l'arrière, lors de la phase d'intimidation. Les morsures sont multiples, infligées en projetant la tête à plusieurs reprises. Les propriétaires disent que leur chien est "hypocrite", mordant sans "oser" les regarder. La morsure est suivie d'une fuite, la queue entre les pattes postérieures, tout en continuant à grogner. Les maîtres pensent que le chien, pris de remords, part se cacher.

L’agression par irritation se retrouve systématiquement chez les chiens dominants, c'est un symptôme classique des sociopathies.

Agression territoriale

Cette agression s'effectue lorsqu’il y a une intrusion dans le champ d'isolement (lieu que le chien considère comme son territoire réservé) ou dans le territoire de la meute. Le défenseur vient à l'encontre de l'intrus en aboyant puis en grognant. Il peut aussi gratter le sol avec ses pattes antérieures et uriner en levant la patte (marquage du territoire). Puis, si ces intimidations ne suffisent pas, le chien passera à l'attaque. La réaction du chien dépend beaucoup des réactions de l’intrus et de son attitude face à la menace. La défense du territoire est une réaction naturelle des chiens. Cependant, on peut remarquer que certains chiens de garde sont agressifs car ils ne sont pas socialisés à l’homme, et agresseront alors plus par peur que par défense du territoire.

L'agression territoriale est le plus souvent associée à l’agression hiérarchique. C'est là encore un symptôme classique des sociopathies.

Agression par peur

Cette agression s'effectue quand le chien ne peut échapper aux stimuli l'effrayant, que ce soit par la fuite, ou par l'inefficacité d'autres comportements (par exemple une posture de soumission).

Agression maternelle

Ce type d'agression est très semblable à l'agression territoriale, mais concerne la mère défendant le territoire autour de sa progéniture.

Dans le cadre des sociopathies, l'agression hiérarchique, l'agression par irritation et l'agression territoriale, constituent ce que Pageat (1984) intitule la "triade agressive". Cette triade est symptomatique de ces affections pathologiques.

Lors d'une consultation chez le vétérinaire, il est intéressant de mesurer l'agressivité du chien. Pageat (1990) a mis au point un indice facilement calculable pendant l'entretien avec le propriétaire. Grâce au tableau I on détermine la valeur de chaque variable utilisée afin de calculer les deux indices. Le tableau II montre la valeur moyenne des indices.

 

Tableau I : Grille d’évaluation de l’agressivité chez le chien

Attitude du propriétaire face au chien A
Peur
Habitude, renoncement
Déception
Colère
4
3
2
3
Utilisation du chien B
Garde et défense 
Troupeau
Compagnie
Elevage, beauté
Chasse
3
2
2
2
2
Fréquence des manifestations agressives C
Quotidiennes
Hebdomadaires
Mensuelles
Très espacées
Jamais
5
4
3
2
1
Sexe D
Mâle
Mâle castré
Femelle
Femelle castrée
2
3
2
3
Age du chien E
<1 an
1 an < < 5 ans
>5 ans
1
3
5
Description de la morsure F
Le chien tient
Il lâche mais reste menaçant
Il lâche et s’en va calmement
Il lâche et court se cacher
3
5
4
1
Réaction après la riposte du maître G
Le chien se défend
Il se laisse corriger
Il cherche à fuir
4
1
2
Domaine fréquenté par le chien H
Toute la maison
Toutes les pièces sauf la chambre des parents
Toutes le pièces sauf les chambres
Limité à peu de pièces
4
3
2
2

Indice d’agressivité globale :

[formule I]

Indice d’agressivité sociale :

[Formule II]

Tableau II : Valeurs des indices d’agressivité en situation normale

 
    Iag Iag
0 à 1 an mâle 25 à 35 10 à 12
femelle 20 à 25 8 à 10
à 5 ans mâle 20 à 25 10
femelle 30 à 45 10 à 12
> à 5 ans mâle 30 à 45 12 à 18
femelle 30 à 40 10 à 12

Comportements exploratoires

Ces comportements sont très importants dans l’éthogramme du chien ; ils lui permettent de recueillir des informations sur son environnement. L’organisation spatiale de ces comportements est facilement observable chez le vétérinaire, et peut aider au diagnostic des sociopathies.
Ainsi, un chien considéré comme dominant se promènera dans la salle en reniflant, et déposera un peu partout des jets d’urine en levant la patte. Un chien dominé n’ira pas faire le tour de la salle et restera au contraire près de son maître. Le chien sociopathe présentera un défaut d’intégration au groupe social : son comportement ne sera jamais organisé autour du lieu de vie des maîtres. Ce chien sera décrit comme "fugueur". S’il est enfermé dans un jardin, il déposera souvent des jets d’urine, et surveillera de très près toute personne passant à proximité. Il est souvent considéré comme "très bon chien de garde ! ". Un tel chien laissé seul dans une habitation provoquera de nombreuses destructions localisées au niveau des issues (portes, fenêtres...).

Comportements mixtes

Ces comportements fournissent des informations sur le niveau de socialisation que présente le chien, en passant par son état émotionnel.

Comportements sexuels

Chez les chiens, le chevauchement et l’adoption d’une posture d’acceptation de l’accouplement constituent des rituels sociaux. Ainsi, les dominants alpha (mâles ou femelles) chevauchent les individus soumis, qu’ils soient ou non de même sexe. Chez les dominés (particulièrement chez les jeunes mâles), la posture d’acceptation de la saillie est un rituel d’apaisement tout à fait banal. Chez les chiens sociopathes, les chevauchements auront une connotation hiérarchique et l’attention devra essentiellement porter sur le critère du choix du partenaire sexuel. En effet, ces chiens chercheront à avoir une relation avec leur maître de sexe opposé et seront stimulés en présence du maître de même sexe. Ce phénomène est plus rare chez les chiennes.

Nous avons vu le cas d’un homme qui se trouvait dans une situation de rivalité permanente avec son chien. Effrayé par les postures d’intimidation de l’animal, le maître a cédé un certain nombre de fois sur des sujets qui ne lui paraissaient pas nécessiter le risque d’être mordu. Il reconnaissait ainsi de façon implicite la dominance du chien pour qui il n’y avait plus de limites. C’est lorsque le comportement de l’animal est devenu trop gênant, et en particulier lorsqu’il a prétendu défendre son droit de propriété sur le centre du territoire (la chambre à coucher) et sur la femelle qui s’y trouvait (sa propriétaire) que le conflit à éclaté. Le chien étant trop fort pour qu’on le rejette, il s’est mis à mordre à tout propos.

Comportement maternel

Ce comportement est décrit comme pathologique lorsqu’il y a absence de déclenchement des conduites de maternage, ou au contraire lorsqu’il y a un déclenchement aberrant. Cependant il faut rester prudent lorsqu’il s’agit de chiennes primipares (premier accouchement), lesquelles présentent un comportement maternel immature. En effet, de nombreuses observations ont montré que ce comportement n’était pas uniquement instinctif mais était aussi considérablement influencé par l’expérience.

Les femelles dominées présentent un défaut d’attachement évident pendant les premiers jours. En présence d’une femelle dominante (chienne ou femme), elles n’approchent leurs propres chiots qu’en émettant des signaux d’apaisement à l’adresse de ces autres femelles. Si une femelle de rang supérieur met bas (chienne ou femme), les femelles dominées auront tendance à développer des comportements de maternage, éventuellement associés à une lactation (pseudocyèse). Les chiennes dominantes sociopathes montrent une hypervigilance autour des chiots, et agressent les femmes de la maison qui s’approchent. Ces chiennes peuvent aussi ne pas présenter de comportement de maternage, et avoir peu de lait.

EVOLUTION ET THERAPIES

Evolution

Les sociopathies peuvent être divisées en deux stades distincts :

les sociopathies au stade 1 ou stade réactionnel,

Elles sont caractérisées par des séquences d’agression complètes. Seul l’indice d’agressivité sociale augmente (environ 70 à 90 % de l’indice d’agressivité globale). Les chiens présentent les trois types d’agression caractéristiques (hiérarchique, par irritation et territoriale). Ils luttent pour confirmer et affirmer leur dominance.

La figure suivante représente la répartition des différents champs (d’activité, d’isolement et d’agressivité) dans le cas d’une sociopathie.

[cliquez pour agrandir]
Figure 7 : Répartition des différents champs territoriaux lors d’une sociopotahie au stade 1 entre le chien et son propriétaire
(d’après Pageat, 1990)

les sociopathies au stade 2 ou hyperagressivité secondaire

Dans ce cas, toutes les séquences d’agression ont été instrumentalisées. On assiste tout d’abord à une atténuation puis à une disparition totale de la phase d’apaisement. Ensuite, il s’agit de la phase d’intimidation (grognements) qui disparaît, tandis que l’intensité de la morsure n’est plus contrôlée. L’instrumentalisation, caractéristique de ce stade, est rendue possible par les victoires successives du chien. Le recul, la soumission des maîtres interviennent comme des renforcements positifs qui vont fixer les altérations des séquences d’agression. Les deux indices augmentent mais leur rapport est rétabli. La plupart des sociopathies non traitées évoluent au stade d’hyperagressivité secondaire sous l’effet de ce processus.

Thérapies

On appelle thérapie l’ensemble des moyens thérapeutiques qui visent à modifier les réactions du chien. On distingue deux types de thérapies applicables aux sociopathies : les thérapies comportementales et les thérapies chimiques. Selon les cas, on peut se passer de produit médicamenteux mais en aucun cas on ne peut s’abstenir d’utiliser les thérapies comportementales.

Thérapies comportementales

Ces thérapies se basent sur deux concepts majeurs. D’une part, il s’agit d’utiliser les capacités d’apprentissage naturelles du chien en effectuant un renforcement positif ou négatif du comportement désiré ou en punissant un acte non voulu. Le renforcement positif consiste à récompenser l’animal lorsqu’il produit le comportement souhaité (par une friandise, une caresse...). Les renforcements négatifs sont obtenus en évitant à l’animal une situation désagréable. C’est le cas, quand on lui apprend à accepter un lieu pour dormir : on l’agresse chaque fois qu’il se couche ailleurs, et au contraire on le laisse tranquille s’il choisit le lieu désigné. Ici la satisfaction est indirecte. En ce qui concerne la punition, on provoque un stimulus désagréable dès que la séquence comportementale à inhiber commence. Pour corriger le chien les coups sont inefficaces : il faut saisir la peau du cou et le soulever en le secouant puis en lui plaquant la tête au sol. La correction cesse lorsqu’il reste immobile sur le sol ou présente son ventre à son propriétaire. Alors ce dernier pose sa main sur l’encolure de son animal mais ne le caresse pas ; cette conduite est un comportement d’apaisement. Ainsi, le propriétaire parlera un langage social qui lui permettra de reprendre son chien en main.

Dans la plupart des cas, le fait d’éduquer l’animal et de lui apprendre le plus grand nombre de comportements possibles (sans nécessairement se soucier de leur utilité) affermit la relation homme-chien, augmente le contrôle du maître et confirme sa dominance. Ces apprentissages se feront le plus tôt possible dans la vie du chien. La fréquentation d’un club canin peut la rendre plus facile.

Le deuxième concept est appelé régression sociale dirigée. Cette méthode a pour but de modifier la façon dont le chien perçoit son statut. Le clinicien va apprendre à la famille comment se comporter dans les différents secteurs de la vie quotidienne qui ont une signification hiérarchique. Les conseils relatifs à cette thérapie ont pour objet de contrarier la dominance de l’animal puis de l’inverser. Le propriétaire doit commencer par marquer la hiérarchie alimentaire, c’est-à-dire que le chien doit manger lorsque ses maîtres ont terminer leur repas. Ensuite ils doivent interdire l’entrée de leur chambre. De même, il faudra toujours lui passer devant, lui interdire de venir accueillir les gens que l’on reçoit et n’accepter aucune posture de dominance.

Ainsi, le système homme-chien peut être modifié. L’animal reprenant une position de soumis ne présente plus d’agression de dominance. Chaque fois qu’il tentera de s’élever dans la hiérarchie familiale, il sera remis à sa place par ses maîtres. Tous les signaux perçus par le chien lui signifient alors son rang social l’amenant à avoir un statut stable non anxiogène.

Thérapies chimiques ou chimiothérapies

La chimiothérapie ou utilisation de médicaments ne s’impose pas toujours. Au stade réactionnel, elle ne sera utilisée que dans le cas où le chien est imposant et fait peur aux propriétaires. En revanche, au stade d’hyperagressivité secondaire, elle devient obligatoire. En effet, du fait de l’altération des séquences agressives et de la perte de contrôle de la morsure, l’animal est particulièrement dangereux. Le vétérinaire prescrira divers médicaments dans le but de diminuer le passage à la phase de morsure. Parmi ces médicaments, il existe des neuroleptiques qui permettent de réduire les états d’excitation, d’agitation et d’agression. Différents psychotropes peuvent aussi diminuer la tension nerveuse, l’anxiété, les réactions émotionnelles. Il ne faut cependant pas supprimer totalement les phases d’agression. En effet, bien que cela soit possible, le traitement utilisé inhiberait les capacités d’apprentissage du chien et rendrait la thérapie comportementale inopérante. De plus, un tel traitement démobilise les propriétaires qui ne voient plus la nécessité de modifier le comportement de leur chien "assagit" par les drogues.

Entretien en consultation vétérinaire

Une fois le diagnotic posé, le vétérinaire devra au cours de cet entretien, faire prendre conscience aux propriétaires des différents comportements ambigus pour le chien. Il apparaît souvent préférable de commencer à parler d’abord des caractéristiques de l’animal, et de ses exigences d’élevage, plutôt que de la description des troubles de son comportement. L’origine, l’âge de séparation avec la fratrie, les maladies récurrentes... sont autant de points utiles à connaître. Il faut obtenir des informations conduisant à l’édification du schéma pathogénique : on interroge les différents membres de la famille, afin de situer l’animal dans cette hiérarchie. Souvent les comportements déclarés comme "gênants", dangereux, ou simplement anormaux sont en fait des comportements parfaitement normaux chez le chien, en réponse à des signaux contradictoires de la part de la famille (Lemond, 1983). On propose alors les changements relationnels souhaitables pour modifier la réponse du chien.

L’entretien, de type semi-directif, semble le plus adapté (Chanton, 1991). Lors de cet entretien, les propriétaires doivent prendre le temps d’exprimer et de décrire la perturbation des relations qu’ils constatent entre la famille et le chien. Le malade n’est ni le maître ni l’animal mais bien la relation qui les unit : le système. Rappelons qu’un "système" a été défini par Von Bertalanffy (cité par Chanton, 1991) comme un "ensemble d’unités en interactions mutuelles".

Il faut bien comprendre cependant que même lorsque le propriétaire du chien, aidé par l’utilisation d’une de ces méthodes, a réussi à rétablir une situation hiérarchique claire et dénuée d’ambiguïté, il n’en reste pas moins que la stabilité de cette nouvelle structure est relative. Sa pérennité est fonction du maintien permanent des codes et limites mis en place. Nous avons constaté que des propriétaires de chien, ayant parfaitement su rétablir une situation relationnelle convenable pour la famille et l’animal, laissent se dégrader la situation pour différentes raisons (laxisme, découragement...).

Il peut être intéressant d’établir un plan de l’habitation pour déterminer avec l’aide des propriétaires les zones stratégiques. Celui-ci permet de discuter concrètement des éléments de la thérapie comportementale.

Etude d’un cas clinique

Un vétérinaire spécialisé dans l’étude du comportement des animaux domestiques nous a raconté son expérience avec un chien présentant un cas typique de sociopathie. Nous avons pu assister à quelques unes des consultations et avec l’aide du vétérinaire, élaborer la fiche de sémiologie suivante (étude des symptômes), par observation directe de l’animal puis entretien avec les propriétaires.

Léon est un labrador mâle, âgé de deux ans, et présenté à la consultation pour malpropreté et destructions, lorsqu’il se retrouve seul dans l’habitation. Ces troubles du comportement sont apparus il y a un peu plus d’un an et tendent à s’aggraver. Depuis six mois, il suit des cours d’éducation canine (marche en laisse et rappel).

Observations directes

Après une période d’exploration normale de la salle de consultation pendant deux à trois minutes, le chien s’assoit contre sa propriétaire. Il lui demande fréquemment des caresses en posant sa patte sur sa jambe. Il prend l’initiative des contacts.

Entretien avec les propriétaires (la mère et sa fille)

L’animal a été acquis à l’âge de deux mois chez un particulier. La mère, multipare, s’occupait bien de ses cinq chiots. Celui-ci a été choisi parce qu’il paraissait le plus "dégourdi".

On utilise pour la description du comportement du chien, les différents types décrits dans la partie "symptômes des sociopathies".

Comportements centripètes

En ce qui concerne l’alimentation, deux repas sont servis chaque jour avant ou après le repas de ses maîtresses. Le gros appétit qu’il avait quand il était jeune, est devenu plus capricieux. Il préfère manger en présence de la fille, mais ne finit pas pour autant sa ration, c’est pourquoi sa gamelle est laissée à disposition en permanence. Parfois, il emmène quelques croquettes sur le tapis de la salle principale. Il est capable de voler de la nourriture laissée sur le buffet de la cuisine et grogne si on veut lui reprendre.

Le chien présente de nombreux signes d’élimination sociale. Il n’a jamais été totalement propre, mais, avant l’âge de six mois, il s’agissait plutôt de flaques d’urine déposées dans le coin de la cuisine. Depuis l’âge d’un an, il lui arrive de déposer des selles au milieu de la salle principale, la nuit. Lorsqu’il urine dans le jardin, il lève toujours la patte en grognant.

Pour ce qui est du couchage nocturne, quelques pièces sont interdites au chien, dont la chambre de la propriétaire. Depuis l’âge de 7-8 mois, il dort dans l’escalier, devant la porte de sa maîtresse ou sur le pallier, bien que sa couche soit dans la salle principale. Pendant la journée, il se couche généralement dans son panier qui est situé dans cette pièce ou sur le perron, endroits stratégiques à haute valeur hiérarchique. Il est fréquent de le déranger pour passer d’une pièce à une autre, pour sortir de la maison ou monter à l’étage.

Comportements centrifuges

Quant aux comportements d’agression, il n’a jamais mordu personne. En revanche, il grogne quand on le dérange dans l’escalier, si on lui essuie les pattes antérieures lorsqu’il pleut, si on veut lui reprendre de la nourriture volée, ou parfois, quand on le contrarie. Il aboie de plus en plus en voiture et dans le jardin sur les passants. Il accueille assez brutalement les visiteurs : il a beau être renvoyé dans sa couche, il revient de plus belle.

Les destructions sont sporadiques, mais elles ont toujours lieu lorsque la propriétaire s’est absentée plus longtemps qu’à l’habitude ou lors de sorties imprévues. Ces déprédations sont systématiquement centrées autour des portes.

En promenade, auparavant le chien n’était pas tenu en laisse, car il restait toujours auprès de sa maîtresse, mais depuis plusieurs mois il a tendance à fuir et n’obéit plus au rappel. Dorénavant, il est toujours promené attaché. Il prend généralement l’initiative des jeux et des caresses. Pendant les jeux, il s’arrête spontanément de jouer et aucune excitation exagérée n’est notée.

Comportements mixtes

Le chien à tendance à chevaucher la jambe de sa maîtresse, surtout quand il y a d’autres personnes dans la pièce, mais il n’éjacule pas. Il paraît sensible aux chaleurs des chiennes. Il joue avec certains chiens, mais peut parfois se montrer agressif envers d’autres, souvent des mâles.

Diagnostic

Il s’agit d’une sociopathie, les trois types d’agressions sont en effet présents :

Pronostic

Il est favorable car le chien est bien socialisé à ses congénères. Il connaît donc tous les codes de communication de son espèce. Il ne souffre pas de troubles du développement qui compliqueraient le pronostic (syndrome de privation, syndrome d’hypersensibilité-hyperattachement). Les prérogatives de dominance que le chien a obtenues sont évidentes : la thérapie comportementale semble donc facile à établir.

Traitement

Une thérapie de régression sociale dirigée est prescrite. Les prérogatives de dominance que le chien a obtenues autour de la nourriture, de l’espace (couchage) et des contacts (jeux, câlins), sont retirées.

Pour l’alimentation, le ou les repas sont distribués après le repas des maîtres. Le chien mange seul et dix minutes plus tard la gamelle est retirée, que le chien ait terminé ou non. Il peut assister au repas de ses maîtres, mais ne doit pas les déranger, et encore moins obtenir de la nourriture.

La couche est installée dans le coin d’une pièce, loin de la porte et au sol. On ne tolère pas que le chien soit assis ou couché dans un endroit de passage, ou en hauteur. On n’enjambe jamais le chien, mais on le renvoie systématiquement dans son panier.

En ce qui concerne l’initiative des contacts, on repousse le chien lorsque c’est lui qui les sollicite. En revanche, on l’appelle très souvent pour le caresser ou jouer (on ne va pas le chercher s’il ne vient pas).

Dans le cas présent les propriétaires n’ont pas désiré de médicaments, et le pronostic était favorable. Les prérogatives de dominance pouvaient être facilement retirées au chien et les nuisances, peu fréquentes, supportées par les propriétaires. Toutefois la chimiothérapie permet une mise en place plus aisée et plus rapide de la thérapie comportementale.

Discussion

Le contact physique presque permanent entre le chien et sa propriétaire, observé en salle de consultation, pourrait faire penser à un hyperattachement. Cependant, le comportement exploratoire observé et rapporté par la propriétaire ne confirme pas cette hypothèse. Du fait des différentes déprédations, on aurait pu confondre cette sociopathie avec le syndrome d’hypersensibilité-hyperactivité. Cependant, les déjections sont de type social : elles ne sont pas localisées de façon aléatoire.

Ce cas clinique permet de retenir trois éléments. D’une part, un chien très proche de sa propriétaire et qui détruit en son absence ne souffre pas toujours d’hyperattachement. D’autre part, un chien sociopathe ne mord pas obligatoirement. Enfin, la prescription d’une thérapie comportementale, associée ou non à une chimiothérapie, est indispensable.

CONCLUSION

De plus en plus de problèmes de comportement du chien sont pris en compte en tant que tels par les vétérinaires. L'école nationale vétérinaire de Lyon, à la suite de celle de Maison Alfort ouvrira en septembre 98 une consultation en comportement. Dans notre société occidentale, les relations homme-chien subissent depuis quelques années une mutation : le chien est sorti de son rôle d'animal domestique pour être placé dans une position de remplacement d'individu humain. Cette redéfinition de son statut du chien ouvre la voie à de nombreux problèmes dont les sociopathies sont le reflet.

Le chien, animal issu de la sélection naturelle puis de la domestication, n'est pas adapté pour la place affective qui lui est de plus en plus attribuée. C'est pourquoi les vétérinaires doivent prendre en compte toute une partie de la psychologie des maîtres pour parvenir à traiter les sociopathies. De ce fait, il nous a été difficile d'assister à une consultation, le rapport vétérinaire-maître pouvant presque être comparé au rapport psychologue-patient. Les vétérinaires doivent être très attentifs lors des problèmes de comportement. En effet, un chien au stade réactionnel mal traité pourra passer au stade d'hyperagressivité secondaire et être dangereux pour l'entourage et les passants.

Ce sujet nous a permis de voir les chiens sous un autre angle en comprenant les règles de vie et de communication qui gouvernaient leurs comportements. De plus, nous avons pu comprendre les différences entre l'éducation canine et le dressage qui n'utilisent pas les mêmes mécanismes.

Références bibliographiques

http://mathias.dubreuil.free.fr
Dernière modification : 02 Mai 2008
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